La construction de communs.
Les travaux d’Ostrom (2010) sur la gouvernance des communs permettent d’offrir une vision renouvelée des formes auto-organisées. Ce cadre théorique présente l’intérêt d’envisager un lien entre les problématiques de préservation des ressources et d’organisation de l’action collective en se focalisant sur la question des règles. Il s’agit de s’interroger sur les règles d’usage de la communauté et sur la capacité de cette dernière à les discuter, les modifier et les faire respecter. La question démocratique est donc liée aux méthodes de production des règles de la communauté. En ce sens, il existe une proximité avec les expériences historiques de nombreux pionniers de l’économie sociale visant au développement maîtrisé de nouvelles activités dès le 19e siècle ? Dans les deux cas, l’importance de cette approche se lit dans sa capacité à penser et à organiser le commun notamment par la définition de règles de fonctionnement. Ce faisant, cette réflexion se présente comme un atout pour les organisations multi-parties prenantes et suscite d’autres questions. Comment peut se décliner la gouvernance des communs dans le champ de l’ESS ? Comment articuler les règles locales produites avec le cadre institutionnel plus englobant ? Comment produire des règles démocratiques et définir leurs modalités d’évolution ? En quoi les communs participent-ils du renouvellement de l’action publique ? Comment co-construire des communs avec les pouvoirs publics ?