Bonjour
On a parfois un peu l’impression, quand on parle des communs avec des théoriciens, que ce sont des mini-républiques autogérées, avec une assemblée générale permanente votant des lois et soumettant à son autorité souveraine les ressources à sa disposition.
Cette vision des choses est sans doute très décalée par rapport aux réalités
- parce que passer son temps en assemblée générale permanente ça fait des réunions qui terminent à pas d’heure
- parce que dès fois on préfère déléguer à une personne à qui on fait confiance (et qui est volontaire pour se taper le boulot)
En vrai, il y a plein de communautés qui n’ont aucune mode de décision formalisée, et ou en pratique il y a une personne qui est en mesure de prendre les décisions structurantes… C’est un mode qu’on connait dans l’univers du logiciel libre, appelé “dictateur bienveillant”.
Et la notion de bienveillance n’est pas anodine : on parle d’un monde de communautés ouvertes (où on peut entrer et sortir librement), de ressources ouvertes (auquelles on peut accéder sans contrainte), et d’absence de hiérarchies formelles. Ce n’est certes pas le monde de Montesquieu et de la séparation des pouvoirs, mais pas non plus un univers de dictature avec police secrète et invasion de la vie privée.
Bref je ne pense pas qu’une procédure de décisions formelle de la communauté soit nécessaire pour qu’il y ait commun; ce qui compte c’est que l’usage effectif impacte la gouvernance. C’est à dire que les règles s’adaptent à des attentes et des usages, que ce soit par délibération formelle ou par bienveillance du créateur des règles.