En 2011, la Commission européenne donne une nouvelle définition de la Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) : la maîtrise par une entreprise de ses impacts. C’est un véritable changement de paradigme vis-à-vis de la conception encore prédominante selon laquelle l’entreprise contribuerait à la société par la maximisation du profit, par le respect des règles et par des actions philanthropiques volontaires.
Mais pour être effective, cette nouvelle perspective implique - paradoxalement - d’en finir avec la RSE : celle-ci continue, en effet, à être envisagée de façon instrumentale et de manière séparée de la stratégie.
Maîtriser ses impacts sur des territoires et au long de chaînes de valeur aujourd’hui mondiales suppose de définir et d’évaluer l’entreprise comme un commun : par la démocratisation de sa gouvernance et par sa capacité à préserver les biens communs mondiaux tant immatériels (la légitimité démocratique, le lien social, la souveraineté populaire) que matériels (le climat, la biodiversité, les ressources naturelles).
Tout en s’appuyant sur une lecture historique, cet ouvrage analyse les avancées actuelles, engagées par des mouvements sociaux aussi bien que par des entreprises et des pouvoirs publics de différents pays, pour faire évoluer nos grilles de lecture, mais aussi les normes et les pratiques.