Quels sont les rapports des communs à la politique ?

Projection débat : Les communs dans l’espace politique,
retransmis en direct par la radio Libre@Toi
le 7 avril 2017, de 18:30 à 20:30
à la Fondation pour le Progrès de l’Homme, 38, rue Saint Sabin, 75011 Paris – France

Entre conquête du pouvoir par les candidats aux couleurs des communs dans les grandes villes espagnoles , introduction dans la constitution du « buen vivir » (Bien vivre) en Bolivie et en Équateur, développement de chartes des communs à l’échelle des communautés en Grande Bretagne et adoption de règlements pour la protection des biens communs par les villes italiennes, ZADisme et expérience zapatiste, assemblées de commoners à travers le monde occidental, … ces dernières années ont vu les communs enrichir leur expérience du politique. Comment celle-ci peut-elle nous inspirer en France ?

Venez débattre à la suite de la projection du court documentaire « Les communs dans l’espace politique » (23′), réalisé à partir des témoignages des acteurs impliqués dans toutes ces initiatives, de la place des communs dans la transformation de la politique, des leçons qui peuvent être tirées de certaines de ces expériences, des défis et des dynamiques portées par le mouvement des communs.

Au moment où la campagne des présidentielles bat son plein. Quel candidat n’a pas encore intégré dans son vocabulaire cette notion, jouant parfois sur la polysémie des termes et naviguant entre « Bien Commun », « communs » ou « biens communs »? Cet écho signale à la fois une grande pénétration de cette notion dans la société et un besoin de donner une consistance plus forte autour de l’idée que nous sommes capables de développer des mécanismes de coopération qui repartent de nos besoins et des usages pour construire de nouveaux droits.

Au cours de ce débat, nous nous intéresserons plus à la transformation des pratiques possibles dans la séquence politique qui est la notre, élections, perte de crédit du système institutionnel, qu’à faire l’inventaire ou le comparatif des mesures ou des promesses électorales des candidats et des partis.

« Les communs dans l’espace politique » (23′) est un document réalisé à partir d’interviews de militants rencontrés à l’occasion du Forum Social Mondial et du Forum mondial de l’économie sociale GSEF qui se sont déroulés à Montréal en Août et Septembre 2016. Le documentaire et les interviews seront disponibles sur le site http://remixthecommons.org dans les prochains jours.

Remix Biens Communs est un espace interculturel de partage et de co-création de documents multimédias sur les biens communs. Le projet est porté par un collectif interculturel, composé de personnes et d’organisations qui pensent que le recueil, l’échange et le remix des récits, des définitions et des images … des biens communs sont une manière active et conviviale de s’approprier cette notion et de la diffuser dans la société.http://remixthecommons.org

La radio Libre @ Toi diffusera ce débat en direct et podcast, préfigurant ainsi les activités de la radio Causes Communes sur les ondes en région Ile de France. http://asso.libre-a-toi.org

Vecam est une association qui contribue au décryptage politique et social de l’ère numérique depuis 1995. http://vecam.org

La gestion sociale fut d’abord chez les chasseurs cueilleurs celle des besoins élémentaires et la production ne permettait que la consommation immédiate et les échanges entre communautés étaient basées sur le don et obligations réciproques
Les croyances reflétaient l’ordre de la nature et se sentant animés par un esprit créateur l’homme en dotait l’univers qui l’entourait

Mais avec l’observation dont il est capable et le développement concomitant des outils matériels et conceptuels il put s’abstraire des règles du monde animal et fonder , l’agriculture, l’élevage, les métiers , la transmission des procédés fondèrent des couches sociales et l’état pour régir la société

Les croyances devinrent des religions structurant les hiérarchies sociales

En occident après la chute des empires égyptiens, grecs et romains, la classe des marchands pour faire fructifier leurs capitaux issus du développement du domaine de la marchandise, des pillages coloniaux, profitant et suscitant le réveil de la science se dégageant des croyances et religions, l’appliquèrent à la production.

Le moteur du système : la mise en valeur du capital par l’exploitation des ressources naturelles et humaines, a conduit l’humanité au bord de l’extinction et de la nature et de l’homme
Ce moteur est un moteur à explosion, il ne peut se maintenir que par une extension constante, en surface, et pour s’ouvrir de nouveaux marchés et ressources à exploiter il déclenche des guerres, il a besoin de nouveaux procédés de fabrication et donc de sciences nouvelles, d’ingénieurs ,de savants d’ouvriers qualifiés mais reprend les croyances ancestrales comme l’esprit de soumission, exalte l’individualisme diffusés par les organismes d’état

dans sa période expansionniste le capitalisme a imposé sa loi à l’univers entier y compris aux pays du « socialisme réel » qui, la période révolutionnaire passée, ne surent pas trouver un mode de production nouveau

Seules les réactions des exploités et, au stade actuel tous le sont à divers degrés, en hommes conscients de la nécessité de changer le cours de l’histoire permettent de contenir le danger, d’en dénoncer les causes et mettre en lumière les conséquences et de concevoir un avenir fondé sur la raison et la fraternité c’est à dire ce qui dans l’homme porte l’évolution au plus haut point
abolir le capitalisme c’est d’abord abolir son fondement le prélèvement plus ou moins intense au gré des rapports de force – exploitants exploités- de la force de travail pour l’accumulation capitaliste et ainsi mettre fin à la lutte de classe
A venir, la totalité de la production revenant à tous, c’est la discussion démocratique éclairée par la science qui définirait les besoins et les moyens productifs adaptés

Ce long préambule m’a semblé nécessaire pour éclairer ma position

Je me réjouis de voir enfin des débats se former sur des questions essentielles pour notre avenir quels liens peuvent se former entre différents mouvements ayants des buts communs : communs, ESS, économistes attristés, partis politiques, associations de solidarité
J’espère que de ses confrontations de points de vue pourra se dégager des convergences permettant des actions communes

La faiblesse du mouvement des communs est de se vouloir hors état et marchés et malgré cela de vouloir se constituer en nouvelle société

Le système actuel n’est pas le productivisme ou le consumérisme mais bien le capitalisme, mouvement historique qui pour faire fructifier les capitaux de la classe marchande a inventé une nouvelle forme de l’ancestrale exploitation de la force de travail de classes par d’autres
Le marché du travail a eu besoin de briser l’esclavage et le servage pour que les détenteurs des moyens de production puisse développer leur libre entreprise et embaucher sur le « marché du travail » des travailleurs en les privant de leurs pouvoirs créateur
L’homme producteur ne fut qu’une ressource humaine, un gisement de main d’œuvre
Ayant conquis le pouvoir économique il conquis le pouvoir politique, l’état et mu par son moteur dynamique le monde

la tâche de tout démocrate est d’inventer des formes d’économie, de société et d’état abolissant le salariat, qui rende à chacun son pouvoir créateur et à la société la totalité des fruits du travail dont démocratiquement les citoyens décideront l’affectation

Je pense que, dans la période transitoire, les mouvements -communs, ESS, associations pourront devront relayer les besoins de leurs adhérents auprès de toutes les organisations politiques et rendre compte des résultats, et travailler avec celles favorables à leur demandes, mais pas se substituer à elles
La transformation du système économique, des organismes d’état,ne peut se faire durablement que par un changement profond de l’idéologie,

dans la décennie de 1840 un jeune philosophe hégélien ,Karl Marx, se posait des questions sur les origines de l’aliénation, ayant fait la connaissance d’un jeune entrepreneur et économiste, ils étudièrent le système économique et social de leur temps
Ils établirent que ce système est basé sur l’exploitation apparement libre de la force detravail

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