Communiqué de presse 27 septembre 2017
Lancement de l’Université du Bien Commun à Paris !
Le 14 octobre prochain commencera un cycle de sept rencontres citoyennes sur les multiples aspects et problématiques des biens communs, intitulé « Biens communs, histoire, actualité et perspectives », préparatoires à la création officielle en 2018 de l’Université du Bien Commun à Paris.
Bien commun, biens communs, communs, sont des notions et des pratiques en développement dans de nombreux domaines et disciplines et à travers des actions citoyennes dans le monde entier. Elles s’amplifient sous la pression de la crise écologique et sociale, de la transformation numérique et de l’épuisement de nos modèles économiques.
La connaissance, comme toute autre forme et expression de la vie, a été réduite à une marchandise. On peut breveter à titre privé et lucratif le vivant (gènes humains compris), ainsi que les algorithmes. L’éducation est devenue un service marchand «libéralisé ». Les universités ont été transformées, de facto, en grandes écoles de business et de gestion des ressources (hôpitaux universitaires compris).
Et que dire de la marchandisation de l’eau, des semences, de l’énergie solaire, du logement, des transports collectifs, de la santé, de la sécurité sociale ? Il n’y a plus une caisse d’épargne ou une banque mutuelle ou populaire qui soit publique. La privatisation a effacé l’univers des services communs jadis publics. La « res publica » a été jetée aux orties.
La puissance mondiale des grands groupes marchands, financiers et technocrates privés a laminé, avec le soutien des pouvoirs publics eux-mêmes, le rôle des institutions politiques. La domination, la violence, la « militarisation du monde » deviennent de plus en plus la norme.
Une mobilisation qui s’intensifie
Parallèlement, la mobilisation autour des biens mis en commun s’intensifie, qu’ils soient matériels ou immatériels : des pratiques propres s’installent. Un changement social peut en découler, orienté vers le partage et le collectif dans tous les domaines. L’humanité n’est pas l’ensemble des êtres humains mais les êtres humains qui vivent ensemble : c’est pourquoi la question des Biens communs invite à une réflexion qui permet de repenser la société, le rôle de l’Etat, de la démocratie, etc. Bref, la politique.
Les biens communs sont des réalités en devenir et dont il faut assumer la grande diversité. C’est pourquoi l’Université du bien commun à Paris entend promouvoir leur connaissance et celle des forces en présence dans tous les champs où elles opèrent (droit, économie, anthropologie, philosophie, histoire, sciences, technologies, agriculture, numérique…).
Autant agora que lieu de recherche et de diffusion, de formation, d’éducation populaire, l’Université sera ouverte à tous les publics. Basée sur la gratuité, sans chaire ni cursus, elle reposera sur un fonctionnement coopératif et rotatif, avec des modes d’intervention variés : conférences, ateliers, projections, interventions scéniques et plastiques.
Cette démarche, au carrefour d’initiatives déjà foisonnantes, entend contribuer à sa manière à la valorisation des actions et des réflexions des différents acteurs mobilisés sur ces questions, et susciter la convergence de talents, d’engagements et d’initiatives en faveur d’une meilleure connaissance et de la défense des biens communs.
Les membres fondateurs et coopérateurs de l’Université
L’Université et le cycle de conférences sont coordonnés à l’initiative de Cristina Bertelli et Yovan Gilles (revue et collectif Les Périphériques vous parlent), Frédéric de Beauvoir (Etablissement culturel et solidaire Le 100 ECS) et Riccardo Petrella, économiste, promoteur de l’UBC à Anvers (B) et à Sezano (Vérone, I), en collaboration avec l’association Adéquations, Anne Douvin (architecte/urbaniste) ; Anthony Laurent et Edouard V.Piely (Sciences critiques) ; Bruno Lamour et Annie Flexer (collectif Roosevelt Paris) ; Claire Dehove (WOS/agence des Hypothèses) ; Corinne Ducrey, Malika Person et Jean-Pascal Derumier (Chemin faisant / pouvoir citoyen en marche) ; Elizabeth Auclair (Université de Cergy-Pontoise) ; Frédéric Sultan (Remix the commons) ; Emmanuelle Veil (Le journal minimal) ; Emmanuel Poilane (France Libertés) ; Hervé Defalvard (chaire de l’ESS-UPEM) ; Joseph Sangiorgio (Coopaname) ; Jérôme Wauschel et Pablo Marticorrea (Université populaire du pays basque) ; Joao Caraça (Calouste Gulbenkian foundation) ; Jonathan Keller (Savoirs.com) ; Miguel Angel Nunez, David Flacher et Denis Vicherat (Mouvement Utopia) ; Marc Ridel (détecteur, connecteur) ; Patrick Farbiaz (Semaine anticoloniale) ; Thierry Linck, Pierre Dagallier et Michel Augé (Université du vivant) ; Florence Durand-Tornare (Villes internet) ; Violaine Hacker (Common Good Forum) ; Vincent Glenn (Coopérative D.H.R).
Contacts : Yovan Gilles, Cristina Bertelli 01 40 05 05 67 - 06 85 75 81 01
courriel : universitebiencommun@gmail.com
Chargée de communication : Camille Dechambre - 0153251047 - Fondation France Libertés
1ERE SESSION DU CYCLE D’OUVERTURE BIENS COMMUNS - HISTOIRE, ACTUALITES ET PERSPECTIVES
SAMEDI 14 OCTOBRE 2017 DE 14H30 A 18H30 AU 100 ECS (PARIS 12E)*
14h30 : accueil /15h -18h30 : interventions, échanges, pause, débats. Verre convivial en clôture.
BIENS COMMUNS : QUELLE HISTOIRE !!
Avec : Patrick Farbiaz, journaliste et auteur, cofondateur de l’association Les pieds dans le paf et de La semaine anticoloniale. Riccardo Petrella, économiste, politologue, fondateur du groupe de Lisbonne, auteur de nombreux ouvrages dont Le bien commun, éloge de la solidarité (1997), cofondateur des Université du bien commun en Italie, Belgique et Argentine. Dernier ouvrage : Au nom de l’humanité, oser l’audace. Marie Cornu (sous réserve) présentera, en tant que co-auteur, le Dictionnaire des biens communs (PUF- 2017), une œuvre importante et collective qui présente l’ensemble des aspects des biens communs. Nadine Vivier, Professeure émérite d’histoire contemporaine à l’Université du Maine, auteure du livre : Propriété collective et identité communale. Les biens communaux en France, 1750-1914, (Publications de la Sorbonne, 1998) et Les propriétés collectives face aux attaques libérales 1750-1914 en Europe et Amérique latine (ouvrage collectif).
Patrick Farbiaz, initiateur et animateur de la session propose de développer cette réflexion : nous pouvons affirmer que l’histoire des biens communs n’existe pas. Ce qui existe est un récit idéologique, une construction sociale constituée par trois éléments : le mouvement des enclosures en Angleterre ; la controverse Harding/Ostrom sur les biens communs ; l’émergence des nouveaux biens communs immatériels sur Internet et les nouvelles enclosures.
Seront évoquées les grandes matrices idéologiques des narrations sur le bien commun et les biens communs en Occident. Il s’agira à la fois de dépasser ce récit et de restituer la complexité d’une histoire qui prend ses racines dans l’évolution du rapport entre la terre, ceux qui la travaillent ou en sont les propriétaires, et les autorités publiques ou religieuses. Diverses pistes seront explorées : celle de la colonisation et de l’expropriation des communs depuis Christophe Colomb jusqu’à la première république noire d’Haïti, suivies des Empires coloniaux ; celui du mouvement des enclosures de la Grande Bretagne à la Révolution française et au compromis sur les communs réalisé entre l’Etat, la paysannerie et les grands propriétaires français, avec des exemples concrets comme la « guerre des demoiselles » ; celui du mouvement ouvrier et des communs dans le rapport au travail ; celui des nouveaux territoires du commun (extractivisme, accaparement des terres, biens communs immatériels).
Par ailleurs la lutte pour constituer des communs oppositionnels est-elle le préalable à la lutte pour des biens communs mondiaux ? Comment prendre en compte la diversité des biens communs dans l’Histoire (lutte pour l’accès à l’eau, à la terre, à la culture, à la santé…) ? Comment construire une histoire globale des communs et des biens communs à travers l’histoire environnementale, l’histoire du droit, l’histoire géopolitique et celle des luttes populaires ?
LA SESSION SERA ENREGISTRE ET FERA L’OBJET DE DEUX EMISSIONS SUR LA RADIO SUR FREQUENCE PARIS PLURIELLE (106.3 BANDE FM)
Pour nous signaler votre présence : universitebiencommun@gmail.com ou 01 40 05 05 67
*100 Etablissement Culturel Solidaire, 100 Rue de Charenton (Paris 12e). Métro : Gare de Lyon (L1) ou Ledru-Rollin (L8) - RER : Gare de Lyon - Bus : 57 et 29 - Vélib : Hector Malot - Charenton n°12101
(Il est conseillé de suivre la session dans son intégralité)
PROGRAMME
Cycle d’ouverture « Biens communs - histoire, actualités et perspectives »
7 rencontres, ateliers, débats et projections : les samedis de 14h 30 à 18h 30 au 100, Etablissement Culturel Solidaire (Paris 12e)
1 Biens communs : quelle histoire ! 14 octobre 2017
Avec Patrick Farbiaz (Semaine anticoloniale), Riccardo Petrella (économiste, politologue, fondateur du groupe de Lisbonne, auteur de l’ouvrage Le bien commun -1997), Nadine Vivier (professeure émérite d’histoire contemporaine à l’Université du Maine, auteure du livre : Propriété collective et identité communale. Les biens communaux en France, 1750-1914 et Les propriétés collectives face aux attaques libérales 1750-1914 en Europe et Amérique latine - ouvrage collectif), Marie Cornu (sous réserve), co-auteure du Dictionnaire des biens communs - PUF - 2017).
L’histoire des biens communs en Occident est un récit idéologique, une construction sociale constituée par trois éléments : le mouvement des enclosures en Angleterre ; la controverse Harding/Ostrom sur les biens communs ; l’émergence des nouveaux biens communs immatériels sur Internet et les nouvelles enclosures. Il s’agira à la fois de dépasser ce récit et de restituer la complexité d’une histoire qui prend ses racines dans l’évolution du rapport entre la terre, ceux qui la travaillent ou en sont les propriétaires, et les autorités publiques ou religieuses.
2 L’eau : vers un bien commun mondial ? 11 novembre 2017
Avec Emmanuel Poilane (directeur de la Fondation France Libertés), Riccardo Petrella (économiste et politologue, initiateur du Contrat mondial sur l’eau), Celia Blauel (adjointe à l’environnement de la Maire de Paris, présidente Eau de Paris), Jean-Pierre Wauquier (fondateur de l’association H²0 à Clermont Ferrand et animateur des grandes journées de l’eau et éducation au niveau de l’Académie de l’Auvergne), Cristina Bertelli (Les périphériques vous parlent et ancienne directrice de la Fondation France Libertés), Jacques Perreux (Vice-président du Conseil général du Val de Marne et conseiller municipal).
L’eau, en tant que ressource vitale et besoin insubstituable de l’humanité, ne doit plus faire l’objet d’une marchandisation croissante comme c’est le cas aujourd’hui. Cela implique à la fois de garantir un accès gratuit à l’eau potable aux populations qui en sont privées et d’encourager les initiatives qui vont dans le sens d’une réappropriation collective de sa distribution et de sa gestion à l’échelle communale, nationale et mondiale.
3 Biens communs : une alternative aux modèles de société dominants ? 2 décembre 2017
Avec Christian Laval (pressenti, co-auteur de Commun: Essai sur la révolution au XXIe siècle), Cynthia Fleury (pressentie, philosophe), Violaine Hacker (juriste, Common Good Forum), Corinne Ducrey (festival Chemin Faisant). Projection du film Le bonheur en marche avec les philosophes Patrick Viveret et Mathieu Baudin ; une production Chemin Faisant co-réalisée par Corinne Ducrey, Sabine Kuentz, Johann Nertomb avec le concours des Ateliers Varan.
Dans un monde où l’économie de marché à finalité consumériste homogénéise les modes de vie, les biens communs proposent d’autres modes d’organisation coopératifs et solidaires et de hiérarchie des valeurs, qu’il s’agira d’analyser à la lumière des pratiques mises en œuvre.
4 La technologisation de la vie et ses conséquences. Les technosciences en démocratie. 13 janvier 2018
Avec Riccardo Petrella (économiste, politologue), Anthony Laurent et Edouard Piely (revue web Sciences Critiques) et Jacques Testart (biologiste, fondation Sciences citoyennes, auteur de nombreux ouvrages).
La technologisation capillaire et puissante de la vie est à l’origine des nouvelles formes de sa marchandisation, notamment des biens communs, et de la montée en flèche du pouvoir du capital sur l’ensemble des expressions de la vie. Les logiques extractivistes, productivistes et prédatrices l’emportent dans le cadre de l’économie dominante marquée par une financiarisation hautement technologique séparée et hors du temps humain et de l’espace social. Le vivant est-il mort ? Dans ce contexte, l’affirmation d’une dimension éthique et citoyenne des technosciences est impérative.
5 Sous le bien commun : des savoirs techniques et relationnels. Les constructions du rapport au vivant. 10 février 2018
Avec Thierry Linck (économiste, Université du vivant, Directeur de recherche du Département Sciences de l’Action pour le Développement, SAD, INRA) ; un représentant de la Confédération paysanne et du Réseau des semences paysannes.
Qu’y a-t-il sous les biens communs, en particulier sous ceux que nous construisons pour assurer notre alimentation ? La vie (la biodiversité) bien sûr, mais aussi et toujours des savoirs. Des savoirs techniques que nous mobilisons pour aménager la nature et transformer ses produits. Des savoirs relationnels qui cadrent les modalités d’accès aux ressources et de partage des richesses. Ces savoirs forment un tout. Et ils circulent, en même temps que les gènes qui ont été sélectionnés dans les processus de construction des variétés cultivées et des races animales.
6 Néocolonialisme et communs… - savoirs autochtones, brevetage du vivant… 24 Mars 2018
Dans le cadre de la Semaine anticoloniale avec Patrick Farbiaz…. La biodiversité, la protection et la transmission des semences paysannes à travers le monde contre leur préemption par les multinationales, sera au cœur des questions abordées lors de cette session en préparation actuellement.
7 Situations d’expérience : la culture des Biens Communs à l’Université 21 Avril 2018
Présentation de l’Ambassade des Communs à Bordeaux, une œuvre collaborative menée par Claire Dehove/WOS agence des hypothèses à la Maison des Arts de l’Université de Bordeaux-Montaigne, dans le cadre d’une commande des Nouveaux Commanditaires/Fondation de France. Le film, réalisé à partir du processus engendré avec les étudiants, enseignants et personnels de la Maison des Arts témoigne de la richesse et de la diversité des créations et de la vie communautaire.
Présentation de l’expérience de l’université Paris-Est Marne la Vallée menée par Hervé Defalvard (chaire ESS-UPEM) et Joseph Sangiorgio (Coopaname), qui associe étudiants, chercheurs, enseignants, administratifs et habitants autour du recyclage du papier, de l’agriculture urbaine et de la mobilité douce.
En conclusion, Riccardo Petrella animera une réflexion collective dédiée aux “leçons” à tirer du cycle de l’Université du Bien Commun en vue de son développement.
Chaque session fera l’objet de deux émissions radiophoniques mensuelles sur la radio Fréquence Paris Plurielle (106.3 FM)
Informations pratiques
Les sessions publiques de l’université sont ouvertes à tous.
Elles se tiendront de 14h30 à 18h30 au 100 ECS au 100 Rue de Charenton (Paris 12e). Métro : Gare de Lyon (L1) ou Ledru-Rollin (L8) - RER : Gare de Lyon - Bus : 57 et 29 - Vélib : Hector Malot - Charenton n°12101
Faites-nous savoir votre présence à : universitebiencommun@gmail.com
Contacts : Yovan Gilles, Cristina Bertelli 01 40 05 05 67 - 06 85 75 81 01
Chargées de communication : Camille Dechambre 01 53 25 10 47 Fondation France Libertés