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Le 10/06/2020 à 16:01
Bonjour à toustes,
Simplement pour information si vous ne l’aviez pas vu passer. Une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire le(s) bien(s) commun(s) dans la constitution. Cela fait suite à la tribune signée il y a deux ans dans Le Monde. Pas beaucoup d’espoir que ca passe évidemment et sûrement plein de choses à redire (notamment sur la confusion entre le bien commun et les biens communs), mais tout de même…
Texte de Michel Abhervé
"Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle et ses collègues du groupe socialiste de l’Assemblée Nationale ont déposé (le 11 mai 2020) une Proposition de loi constitutionnelle N°2909 portant inscription du bien commun dans la Constitution
La rédaction est simple en deux articles
Avant la dernière phrase du premier alinéa de l’article 1er de la Constitution, il est ajouté une phrase ainsi rédigée « Elle [la France] garantit la préservation des biens communs mondiaux définis par la loi. »
Après le dix‑septième alinéa de l’article 34 de la Constitution, il est inséré un alinéa ainsi rédigé « La loi détermine les mesures propres à assurer que l’exercice du droit de propriété et de la liberté d’entreprendre respecte le bien commun. Elle détermine les conditions dans lesquelles les exigences constitutionnelles ou d’intérêt général justifient des limitations à la liberté d’entreprendre et au droit de propriété. »
Ce texte vise à subordonner le droit de propriété et de la liberté d’entreprendre issus du XVIII ème siècle à la prise en compte de l’intérêt général incarné dans le concept de biens communs, ce qui est défendu dans l’exposé des motifs
« La conscience de notre interdépendance et de notre fragilité commune, la lutte contre le changement climatique, l’émergence du concept d’« une seule santé » suite à la pandémie du covid‑9 : l’écologie donne une dimension nouvelle au caractère universel des valeurs qui fondent notre République.
Notre génération a le devoir d’inscrire dans le droit un nouvel équilibre permettant de réconcilier la liberté d’entreprise et le bien commun. »
Sans trop s’illusionner sur la capacité de la majorité actuelle de l’Assemblée Nationale à accepter un tel texte, il sera intéressant de suivre son devenir